Le plan épargne en actions PEA

Parmi les nombreuses solutions d’épargne mises à disposition des consommateurs par les établissements bancaires, certaines sont moins privilégiées que d’autres. Le PEA appartient à cette dernière catégorie. Moins accessible et souple sur le papier que d’autres dispositifs, tel le livret A, il se révèle pourtant intéressant sur bien des aspects. Focus sur les spécificités du plan d’épargne en actions.

Qu'est-ce qu'un PEA ?

Le PEA est, à l’instar de bien d’autres dispositifs bancaires, une solution d’épargne. Comme tout support de ce type, sa finalité consiste pour l’utilisateur à faire des économies tout en faisant fructifier celles-ci. La différence majeure entre un PEA et un autre dispositif, type livret de développement durable par exemple, réside dans la manière dont il va faire fructifier ce capital. Comme son nom l’indique, le plan d’épargne en actions, pour « faire des petits », va s’appuyer sur des investissements boursiers. Le cours de la bourse et les décisions stratégiques ont donc une influence décisive sur la façon dont l’argent placé par un usager sur un PEA va fructifier. Ce système est, à cet égard, plus risqué qu’une solution d’épargne classique, mais il présente également des avantages très spécifiques.

Comment fonctionne un PEA ?

L’ouverture d’un plan d’épargne en actions est assujettie à quelques conditions : être majeur, résider en France, et ne pas disposer déjà par ailleurs d’un autre PEA. Une fois ces conditions réunies, et l’ouverture du compte acté, il est nécessaire de fournir un versement initial. Le montant n’est pas contraignant puisque la loi n’impose aucun dépôt initial minimal, et en pratique, est seulement exigé un dépôt de dix euros à l’ouverture du dispositif par la plupart des établissements.

Le compte PEA va ensuite, dans son fonctionnement, être scindé en deux entités distinctes : le compte espèces et le compte titres. La partie « compte espèces » constitue simplement l’espace sur lequel l’usager va pouvoir déposer ses versements. Elle est en ce sens similaire à n’importe quel compte d’épargne. Et c’est sur ce compte que l’établissement financier va prélever les montants nécessaires à l’achat de titres en bourse. Le compte titres quant à lui est dédié spécifiquement à l’investissement en bourses. Il recense tous les titres détenus par le possesseur du PEA.

En bref, le PEA s’articule autour de deux entités : un compte récepteur pour les versements, un compte qui utilise ces sommes pour l’achat de titres.

Comment alimenter son PEA ?

L’une des grandes forces du PEA, c’est sa souplesse en matière d’alimentation du compte. De la même façon qu’il n’existe pratiquement aucune contrainte sur le versement initial, les versements courants tout au long de la vie du contrat sont libres et non contraints. Il est ainsi possible d’y verser des sommes de façon aléatoire, régulière, ou de manière programmée par virement en concertation avec le ou les établissements qui gèrent les comptes. Le plafond total de ces dépôts ne peut excéder 150 000 euros dans le cadre d’un PEA classique. Il est toutefois possible d’aller jusqu’à 225 000 euros dans le cas d’une souscription à un PEA-PME (c’est-à-dire une solution d’épargne ayant vocation à financer les petites et moyennes entreprises).

Concernant les modalités de retrait des sommes investies, les choses sont moins permissives : sauf cas exceptionnels, la récupération partielle ou totale ne peut avoir lieu avant la date du cinquième anniversaire du contrat. Au-delà, la récupération, même intégrale, est possible, sans pour autant que le contrat devienne caduc.

La fiscalité du PEA

La fiscalité encadrant un PEA diffère selon que l’usager retire intégralement ou partiellement des sommes du compte associé avant le cinquième anniversaire du contrat, ou après.

La fiscalité avant les 5 ans du PEA

Un retrait opéré durant les cinq premières années débouche automatiquement sur la résiliation du contrat. Par ailleurs, les montants débloqués sont soumis à l’impôt sur le revenu, avec une taxation à hauteur de 12,8%. À cela s’ajoutent les prélèvements sociaux obligatoires.

La fiscalité après les 5 ans du PEA

À l’inverse, la fiscalité appliquée après cinq ans est bien plus avantageuse. Un retrait après cette date anniversaire n’engendre aucune taxation au titre de l’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux obligatoires seront débités. De même, le retrait après cette période n’engendre pas de rupture de contrat. Le PEA peut donc continuer à vivre et à être alimenté, même après un retrait conséquent.

Attention cependant : certains types de dividendes sortent du cadre de cette exonération totale. Pour ces cas spécifiques, l’exonération de tout impôt ne sera possible qu’à hauteur de 10% du bénéfice dégagé.

À noter que quelques situations particulières permettent un retrait prématuré sans entraîner la clôture du compte : l’utilisation des sommes débloquées en vue d’une création d’entreprise, pour soi ou son conjoint, ou un changement brutal de situation, comme une perte de validité, un licenciement ou une mise à la retraite anticipée, ouvrent cette possibilité.

Quel rendement pour un PEA ?

Les rendements pour l’ouverture et le suivi d’un PEA sont très variables d’une situation à une autre. Ceux-ci sont soumis aux fluctuations boursières, ce type d’investissement est donc relativement risqué. Soit l’usager va gérer lui-même son portefeuille d’actions, soit il va en déléguer la charge à l’établissement qui abrite son compte. Dans les deux cas, la démarche reste incertaine, mais le jeu en vaut la chandelle lorsque les choix s’avèrent pertinents. Les bénéfices qui découlent de cette démarche sont essentiellement de deux natures : d’une part, les dividendes versés pour les titres possédés, d’autre part les plus-values réalisées lors de la vente de ces titres. Globalement, pour des investissements judicieux et sans « turbulence » boursière, on peut estimer qu’un PEA peut engendrer un rendement d’environ 7% net par an. Une telle performance est toujours à mettre en perspective des risques réels que représente ce type d’investissement.

Pas spécialement privilégié par le plus grand nombre, du fait des risques relatifs qu’il constitue, le plan d’épargne en actions constitue toutefois une solution d’investissement de long terme à envisager. Peu contraignant à l’ouverture, souple dans ses modalités de versements, il peut être très profitable à son usager dès lors que la part de risques reste maîtrisée.

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